La batterie de Condé-sur-Aisne

Publié le par escarpades02.over-blog.com

A 800 mètres en avant du fort de Condé se trouvait une batterie annexe, simplement dénommée batterie de Condé. Par manque de temps et par souci de clarté, on ne s'appesantit pas sur cette batterie lors de la visite du fort.

Voici ce que l'on peut en dire d'après les plans dont nous disposons:

son tracé grossièrement triangulaire est trés différent de celui du fort principal (au contraire de son style archirectural) mais il épouse parfaitement le relief, au sommet d'un escarpement. Elle était armée de 8 pièces de rempart disposées sur deux crêtes d'artillerie. Batterie haute et batterie basse disposaient chacune de leurs accés. Elle comprenait un magasin à poudre d'une capacité de 8 tonnes et un puits pour l'approvisionnement de la garnison, laquelle ne lui était pas propre mais détachée du fort principal. La protection était assurée par de nombreux pare-éclats dont deux étaient casematés en batterie haute pour servir de dépôts de munitions prêtes à l'emploi. La batterie haute était desservie par une cour, la basse par une rue protégée à l'arrière par une belle traverse enracinée.

plan batterie annexe3

Quel était le rôle de cette batterie secondaire?

On évoque souvent une erreur de calcul dans la couverture des vallées à partir du fort principal: une "zone d'ombre" aurait échappé  au feu des pièces de rempart et particulièrement des casemates cuirassées. Cette malheureuse lacune aurait conduit à l'établissement de la batterie annexe. Cette explication, simple et frappante, paraît être un raccourci hâtif. Plusieurs éléments semblent la remettre en cause:

Les travaux concernant la batterie ont débuté très tôt, le 15 septembre 1877, ce qui tendrait à montrer que l'adjonction d'une batterie annexe était prévue initialement dans le projet.

Par ailleurs la prèsence de batteries satellites n'est pas rare dans le système Séré de Rivières (dans le secteur, Laniscourt en possédait même 3!).

S'il est indéniable que les pièces de la batterie augmentaient la zone de couverture, que l'observation s'en trouvait améliorée, cela répondait plus à un besoin qu'à une correction.

Cette position secondaire était certes plus vulnérable aux assauts car sans organe de flanquement, mais elle était bien placée en haut d'un escarpement et elle pouvait être défendue indirectement par le fort principal.

 

Supposément entièrement détruit par les allemands, il subsiste encore des vestiges de l'endroit.

vue1-copie-1.jpgVue 1 reportée sur le plan: la traverse enracinée menant à la batterie basse.

vue2.jpgVue 2 reportée sur le plan: ruine d'un des deux pare-éclats casematés.

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Publié dans anecdotes historiques

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